L’enfant qui ne compte pas

11 avril 2017

Et qui finit par se croire monstrueux …

 

au cœur de moi
bouillonne la source du mal
son jus amer s’échappe
file le fiel

fuyez-moi
voyez
je me nourris des souffrances
je pose mes pièges de blouse blanche
et m’abreuve de vos larmes

ne venez pas à moi
il ne faut pas se frotter
il ne faut pas m’agiter
je renferme un démon

je souffre de ne pas souffrir
je n’ai plaisir que dans la souffrance
perversité de pantin
la triste figure de satan
projette son envie
de venins

il faut me pousser dehors
me jeter
me laisser seul
avec mes mois
avec mes doubles aux rictus jaunes
qui cherchent dans le souterrain
l’homme sans lois

Je ne sais pas aimer
je suis sec
pourtant
je m’apitoie parfois sur le sort
de mes victimes molles
femmes au coeur brisé
aux trajectoires corrompues par la rencontre

il ne faut plus nourrir ce monstre
mon monstre

il faut l’enfermer
à double tour
dans la solitude la plus totale
la plus radicale
la plus noire
dans les nuits glacées
les nuits d’ennui
pour qu’il meure à son tour

ou que je meure

je ne sais pas qui parle
lui ou moi
et si ce que j’appelle moi
n’est pas une émanation de lui
un double de lui
si je ne suis pas sous un autre jour
le seul et véritable monstre —————

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